DEPART POUR CANCUN ... par Agathe
Iliéna se releva prestement et surplomba un Julien encore groggy du haut de son mètre soixante quinze. Ça lui faisait des jambes interminables se dit le jeune homme. Il avait pleine vue sur son corps magnifique moulé dans un maillot de bain bleu vif, orné d’un plein soleil jaune orangé qui dardait ses rayons sur un torse plus qu’avantageux. Il se surprit à comparer chaque prolongement de l’astre doré à autant de bras enveloppant chaleureusement les courbes harmonieuses, et sentit une subite chaleur réchauffer son corps glacé. Ça faisait une éternité qu’il n’avait pas vu une fille aussi belle. - - Qui êtes-vous ? parvint-il à articuler en anglais Lou qui avait toujours dit la vérité dans sa vie de Leaurélienne, s’entendit pour la première fois mentir dans la bouche d’Iliéna. Elle se dit que dans une langue étrangère et dans la peau d’une terrienne cela ne comptait pas vraiment. - La fin justifie les moyens, comme on dit sur cette planète, lui glissa sa sœur Line dans sa tête. - - Je viens de vous le dire, je m’appelle Iliéna Kriskova, répéta la jeune fille. Je suis journaliste, et vous ? - - Julien Saval, français et glaciologue, je suis venu assister à la conférence internationale sur le climat à Cancun. Quel jour sommes-nous ? s’interrompit-il inquiet. - - Nous sommes mardi et la conférence ne débute que demain. - Comment le savez-vous ? demanda Julien en s’asseyant. La tête lui tourna un peu, mais il n’était pas sûr que cela provienne uniquement du coup qu’il avait pris sur la nuque... - - Je dois assister à cette conférence aussi, pour le journal national de mon pays, l’Ukraine. C’est la première fois que je suis autorisée à voyager, et probablement la dernière, vu que partis comme nous sommes, vous et moi, on va sûrement rater cette conférence… - - Hors de question ! Moi aussi je dois faire un rapport à mon pays. Mais comment êtes-vous arrivée sur cette plage ? demanda t-il soupçonneux d’un seul coup. Après sa mésaventure, il se méfiait un peu. - En sortant de l’avion, un homme m’a proposé une escapade à la rencontre des baleines. Il avait l’air gentil, je ne me suis pas méfiée. On a embarqué sur un bateau, et de là, sur un canot pour voir les Wales de plus près. - - Les quoi ? Ici on est au Mexique mademoiselle, le pays de Galles (Wales) n’a rien à voir dans l’histoire !. Vous voulez certainement parler des Whales, les baleines, ironisa Julien, retrouvant son bel humour au contact de la jolie ukrainienne. - - Oh sorry ! mon accent n’est pas excellent. Je parle plus souvent russe qu’anglais. - - Et ensuite ? - Well ( Julien se dit qu’elle avait vraiment un accent épouvantable) Une fois sur le bateau, l’homme a essayé de m'embrasser, on s’est battu et il est tombé par dessus bord. J’ai juste eu le temps d’apercevoir un aileron et ce type a coulé à pic. Bien fait pour lui… Et voilà… J’ai tout perdu, enfin presque il me reste mon pass d’entrée et ma carte bleue dit-elle avec un immense sourire, en ouvrant la pochette plastique accrochée autour de son cou. Il se dit qu’elle était vraiment craquante cette nana, un peu candide, mais craquante… - - Et vous ? demanda Iliéna. Vous avez eu vraiment de la chance de ne pas vous faire dévorer comme ce salaud par les requins. - - Ils ont dû sentir que je n’étais pas un salaud et m’ont laissé flotter jusqu’à la plage on dirait. Peut-être même qu’ils m’ont accompagné. Il éclata de rire devant l’étonnement d’Iliéna. Il lui raconta à son tour sa mésaventure. - Maintenant, il faut absolument que nous trouvions un moyen d’être à Cancun ce soir, si on ne veut pas rater le début de la conférence. Julien ouvrit le Zip du sac posé à ses pieds et sorti un tout petit appareil que Lou/Iliéna n’avait jamais vu. - C’est un téléphone portable, la renseigna Line. C’est un moyen de communication propre aux humains. Il sortit le téléphone remis par l’employé de l’hôtel, tapota les touches avec dextérité et porta l’appareil à son oreille. Il fonctionnait encore parfaitement grâce au sac étanche dans lequel il avait été protégé Iliéna ne perdait rien de la scène, emmagasinant à toute vitesse les pratiques de communication de cette espèce. Sur Leaurélia,Il y a bien longtemps que les interfaces bioniques permettaient la communication directement entre les cerveaux. Une heure plus tard, un chauffeur de taxi les avait déposés devant l’entrée de l'hôtel de Julien. Il n’avait fait aucun commentaire sur la tenue vestimentaire d’Iliéna, tout au plus un regard jeté de temps en temps dans le rétroviseur, en disait long sur ce qu’il pensait lui aussi, de la plastique irréprochable de la jeune femme. Julien n’avait pas le moindre péso sur lui, mais fort heureusement, les transports étaient compris dans l’inscription à la conférence. D’un air parfaitement naturel, Iliéna sortit du véhicule en tenue de nageuse et suivit Julien jusqu’à la réception de l’hôtel. - Monsieur Saval, que puis-je pour vous ? - Mademoiselle aurait besoin d’une single pour quelques nuits.
Pouvez-vous lui être agréable ? - - Oh je suis absolument désolé, mais avec la conférence mondiale, toutes nos chambres sont louées. Je peux juste vous proposer de partager la chambre de Monsieur pour cette nuit. Elle est équipée de deux lits jumeaux. - Perfect, répondit Iliéna. C’est OK pour vous, Julien ? Le jeune homme hocha simplement la tête sans dire un mot. - Si vous le souhaitez, les boutiques de l’hôtel sont ouvertes jusqu’à 22 heures ce soir, suggéra délicatement le réceptionniste. Iliéna lui répondit par un sourire éblouissant et un clin d’œil malicieux et devança Julien dans l’escalier. Les rondeurs d’Iliéna dansaient sous ses yeux à chaque montée de marche et il se dit qu’il faisait décidément très chaud dans ce pays… ++++++ (La photo d'"Iliéna" est issue du magazine web : http://chokomag.com/1492/non-classe/barbie-et-ses-amies-les-barbies-ukrainiennes-partie-2/ )
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